La pandémie actuelle, et notamment la phase aigüe de l’épidémie de COVID-19 de ces 2 derniers mois, a mis en difficulté l’ensemble du système de santé. Le virus a fait – et fait encore – de nombreux morts. Mais qu’en est-il des décès collatéraux, que nous ne comptons pas ? Les cabinets de ville et les services hospitaliers ont été désertés, pour éviter la contamination. En conséquence : les soins et examens ont pris un retard considérable, notamment pour les patients atteints de maladies chroniques. Comment renouer avec ses patients et les inclure à nouveau dans leur parcours de soins ?
Des parcours de soins pertubés par le COVID-19
Ces 2 derniers mois, les établissements de soins publics et privés ont concentré leurs efforts pour soigner les patients COVID-19. Il a fallu repenser l’organisation des services et des soins.
Le confinement a été de rigueur pour limiter la propagation du virus. Nous avons tous été invités à rester chez nous, à limiter nos déplacements.
La conséquence ?
Les professionnels de santé ont vu leur activité se réduire drastiquement, voire s’interrompre totalement. En médecine générale, on estime jusqu’à 80% la diminution de l’activité, sur les premières semaines du confinement.
Les urgences, les autres services hospitaliers, ainsi que les cabinets médicaux et paramédicaux de ville ont été désertés.
Les médecins spécialistes hospitaliers et de ville ont dû déprogrammer leurs rendez-vous non urgents.
Et ce, pour plusieurs raisons, entre autres :
- Les établissements de soins publics et privés ont dû se rendre disponibles pour les patients COVID, et ce dès le 12 mars 2020 ;
- Le message « restez chez vous » a été pris au pied de la lettre par la population, et a provoqué une peur d’être contaminé. La situation a ainsi incité les patients à ne pas se rendre dans les cabinets médicaux ou dans les établissements.
- Les déprogrammations en établissements de soins dans les zones à forte incidence n’a laissé que peu de place aux activités habituelles.
Difficile d’assurer la continuité des soins dans ce contexte.
Le COVID-19 n’a laissé que peu de place aux patients porteurs de maladies chroniques et situations aigües habituelles.
Il a désorganisé les filières de soins, et a créé une rupture dans les parcours des patients.
Cela a provoqué des retards considérables dans les soins et examens, et a aggravé les symptômes de certains patients :
- De nombreuses situations aigües « habituelles » ne sont plus prises en charge.
- De nombreux patients chroniques (diabète, hypertension instable, cancers, BPCO, etc.) sont aujourd’hui en rupture de suivi. Ils sont parfois en rupture de traitement, avec comme conséquences, pour certains, des décompensations (dont certaines sont déjà observées par les professionnels des urgences).
- De nombreux soins ont été négligés durant cette première phase aigüe de l’épidémie. Créant ainsi un risque de « bombe à retardement ».
On a dû faire face au COVID-19, mais comment faire face aux « dommages collatéraux » causés par la désorganisation du système de soins ?
Une reprise progressive des soins et du suivi
On parle beaucoup de la reprise économique progressive. Peut-être moins de la reprise des activités des soignants de premier recours et hospitaliers, hors COVID-19.
Aujourd’hui, il est essentiel que les médecins – mais également tout professionnel santé – renouent avec leurs patients :
- pour notamment continuer les soins des patients atteints de maladies chroniques ;
- pour réaliser les examens qui n’ont pas pu l’être ;
- pour renouveler ou adapter les traitements ;
- mais également pour favoriser la prise en charge des situations aigües.
Les professionnels de santé se sont organisés – s’organisent encore – pour accueillir leurs patients dans les meilleures conditions possibles, en respectant les mesures barrières indispensables pour garantir la sécurité de tous.
Le retour des patients dans les circuits de soins impose une coordination optimisée entre les professionnels de santé de ville et ceux des établissements de soins.
Elle est un élément indispensable et facilitateur pour assurer la reprise d’activité et garantir une prise en charge de qualité pour les patients.
Historisation, traçabilité, sécurité, sont les maîtres mots de la coordination en équipe pluriprofessionnelle.
Il reste prioritaire d’optimiser l’usage des ressources hospitalières en favorisant le maintien à domicile pour les uns ou le retour précoce d’hospitalisation pour les autres. Plus que jamais, il nous revient de tout mettre en œuvre pour associer nos disponibilités, nos compétences permettant de garantir aux patients en ville, un suivi pertinent, coordonné et sécurisé.
Entr’Actes, une solution pour reprendre les prises en charge soignantes
Dans ce contexte, nous nous sommes mobilisés pour proposer des solutions répondant à ces enjeux, pour renouer avec les patients et optimiser les parcours de soins.
Parmi elles :
- Nous équipons les médecins spécialistes et leurs secrétariats de la plateforme Entr’Actes, pour favoriser le lien avec la médecine de ville.
- Nous mettons en relation les médecins spécialistes exerçant en établissements de santé et les professionnels de santé de ville, pour orienter les patients, n’ayant pas besoin d’un plateau technique, vers la ville.
- Nous dotons les services d’hospitalisation d’une interface de déclenchement, en lien avec les ressources médicales en ville.
- Nous développons des interconnexions avec les outils numériques des professionnels de santé.
- Nous permettons au médecin traitant d’être informé de la prise en charge, via messagerie sécurisée, même s’il n’est pas utilisateur d’Entr’Actes. Il reçoit également un bilan à la fin de la prise en charge.
- Nous donnons la possibilité aux centres hospitaliers d’informer le médecin traitant de l’enregistrement du patient lors de son entrée à l’hôpital.
- Nous permettons aux professionnels de santé de programmer une (télé)consultation, en le proposant au patient par SMS.
Et bien sûr, nous continuons d’assurer notre mission principale : mettre en relation les professionnels de santé pour optimiser les parcours en ville et entre les établissements et la ville.
Nous développons régulièrement de nouvelles fonctionnalités qui répondent aux besoins de terrain exprimés par les soignants.
Et vous, comment avez-vous repris votre activité ? Avez-vous renoué avec vos patients ?