Dans le Var, après plusieurs mois d’échanges et de construction, la CPTS de Hyères et des îles d’Or naît le 9 décembre 2019.
150 professionnels de santé adhérents se coordonnent ensemble pour améliorer les prises en charge des 55 588 habitants que compte Hyères, et ceux des 3 îles adjacentes – Porquerolles, Port-Cros et Le Levant.
Ces soignants peuvent compter sur de nombreux partenaires tels que, entre autres, des EHPAD, des SSR, la Plateforme d’Appui Territoriale (PTA), le Centre Hospitalier Marie-José Treffot, etc.
En août 2021, la CPTS de Hyères et des Îles d’Or accueille sa première coordinatrice : Alvina Guille, infirmière de métier.
Alvina dresse le portrait de la CPTS, nous parle de ses missions et de l’impact d’Entr’Actes dans le quotidien des professionnels de santé.
Quelles sont les priorités de santé de la CPTS de Hyères et des îles d’Or ?
Nous avons priorisé 4 actions, qui nous semblaient essentielles, selon les besoins du territoire :
- Améliorer l’accessibilité aux soins de médecine générale, et notamment permettre aux patients d’avoir un médecin traitant
- Améliorer l’accès aux soins non programmés
- Favoriser la prévention et le dépistage de certaines maladies
Et bien sûr, depuis 2020 : gérer la crise sanitaire. La CPTS gère d’ailleurs la coordination au sein du centre de vaccination COVID-19, hébergé dans les locaux de la mairie de Hyères. Les professionnels de santé de la CPTS se relaient pour assurer les permanences de vaccination.
Tu es coordinatrice au sein de la CPTS de Hyères et des Îles d’Or depuis août 2021. Quel est ton parcours ? Et quelles sont tes missions ?
Je suis infirmière depuis 13 ans. J’ai exercé à l’hôpital puis en libéral. Avant de rejoindre la CPTS de Hyères et des Îles d’Or, j’étais coordinatrice au sein de la PTA du territoire.
Je dirai que mes missions se répartissent selon 5 axes :
- Je facilite la coordination entre les professionnels de santé du territoire et avec les acteurs de santé partenaires.
- Je mets en place les actions que nous avons définies dans le projet de santé de la CPTS.
- Je m’occupe de la communication : je vais à la rencontre de partenaires éventuels, des acteurs du territoire, et des professionnels de santé, pour expliquer ce qu’est la CPTS et imaginer des actions ensemble.
- Je fais vivre la CPTS, c’est-à-dire que je m’occupe de la gestion administrative, telles que la relation avec les partenaires institutionnels, la communication auprès des membres du bureau, l’organisation de réunions, etc.
- Je m’occupe également de l’accès aux soins non programmés : j’assure les astreintes téléphoniques et réalise des déclenchements sur Entr’Actes, selon les besoins exprimés par les patients.
Pourquoi mettre en place un outil de coordination tel qu’Entr’Actes ?
Pour toucher plus de professionnels de santé et faciliter la coordination. C’est un vrai fil rouge qui nous permet d’être connectés constamment, et qui favorise grandement la prise en charge des soins non programmés.
De plus, il nous permet de répondre à nos objectifs de traçabilité, dans le cadre des financements dédiés à la CPTS et aux ROSP*.
La plateforme Entr’Actes est pratique, adaptée, et surtout, sécurisée. Utiliser Whatsapp pour échanger, c’est fini.
*ROSP : Rémunération sur Objectifs de Santé Publique
Comment se développe Entr’Actes au sein de la CPTS de Hyères et des Îles d’Or ?
La CPTS a choisi d’expérimenter Entr’Actes depuis le début.
Plusieurs réunions d’informations ont été organisées pour informer les professionnels de santé du territoire et, dans un second temps, pour les former à l’utilisation d’Entr’Actes. J’ai moi-même bénéficié de la formation.
Pour le moment, c’est majoritairement moi qui réalise les déclenchements.
- Cela soulage les professionnels de santé : dès qu’ils ont un besoin, il me le communique et je déclenche.
- Et comme je suis en contact téléphonique avec les patients, je sollicite immédiatement le bon soignant via Entr’Actes.
La plupart des déclenchements sont immédiatement acceptés par les professionnels de santé de la CPTS de Hyères et des Îles d’Or.
J’ai également le rôle de supervision : je peux transmettre des informations importantes, plus ou moins urgentes et lancer des alertes territoriales.
L’équipe d’Entr’Actes me fournit tous les mois des statistiques d’usage : cela permet de voir notamment le manque de professionnels sur le terrain. Là on peut vraiment chiffrer l’offre de soins.
À présent, avec l’aide de l’équipe d’Entr’Actes, notre objectif est que les professionnels de santé utilisent plus la plateforme, car cet outil permet de gagner du temps et d’éviter les ruptures de soins. Et cela passe par de la communication, de la pédagogie et de la formation. C’est une véritable conduite du changement.
Comment perçois-tu la plus-value d’Entr’Actes ?
Je trouve qu’un tel outil de coordination est indispensable. En plus, Entr’Actes est simple d’utilisation et est sécurisé.
L’application permet de mettre en lien les professionnels de santé de ville entre eux et également avec des spécialistes ou des soignants hospitaliers.
En plus des déclenchements, Entr’Actes permet le partage d’informations et la remontée de difficultés. Par exemple, un pharmacien détecte qu’un patient n’a pas de médecin traitant. Il partage facilement l’information via Entr’Actes, pour agir rapidement ensuite.
La plateforme permet aussi de partager des documents. Le dossier patient est plus complet.
Le plus : nous pouvons mettre en place des consultations à distance, grâce à la fonctionnalité de visio intégrée.
Ce que j’apprécie beaucoup, c’est la maintenance de proximité : on a toujours un interlocuteur, au téléphone, qui parle le même langage que nous et dont la réactivité est très importante – j’ai toujours la réponse à mes questions dans l’heure.
Quant au patient, il est vraiment remis au centre du parcours de soins.
Les erreurs de prises en charge ou de traitements diminuent, et la continuité des soins est assurée, les ruptures de parcours sont plus facilement évitées.
Quels conseils donnerais-tu pour les CPTS qui souhaiteraient se doter d’un outil de coordination ?
De l’essayer.
Plus on sera nombreux à avoir Entr’Actes, mieux on améliorera les prises en charge, et plus on aura de poids face aux acteurs institutionnels, aux politiques et aux acteurs hospitaliers. D’ailleurs, le lien ville/hôpital sera bien mieux favorisé, grâce à un contact systématique lors des entrées et sorties, et une interopérabilité avec les outils des hôpitaux.