21,4 millions : c’est le nombre de passages annuels aux urgences en 2017, nombre qui a doublé en 20 ans. Le passage aux urgences semble devenu systématique pour les patients, dont l’état de santé ne le nécessite pas toujours. À cette croissance s’ajoute celle des tensions, tant pour les patients qui peuvent attendre longtemps leur tour, que pour les professionnels de santé qui se sentent débordés. Les urgences seraient-elles victimes de leur succès ? Créées telles qu’on les connaît dans les années 60-70, elles doivent désormais être repensées pour répondre aux demandes des patients mais aussi – et surtout ? – à ceux des soignants.
Sortir de la crise des hôpitaux, notamment des urgences…
Accès simple et en apparence gratuit, visibilité et connaissance par tous les français, organisation efficace, mais aussi manque d’informations du grand public des autres dispositifs existants… Autant de raisons qui ont conduit à une banalisation du passage aux urgences. Mais le système arrive à saturation, tant pour les patients que pour les professionnels de santé.
Depuis près d’un an, l’hôpital public est en crise, et notamment les services d’urgences. Les grèves, démissions et dénonciations se multiplient pour montrer le malaise et la souffrance des soignants qui ne peuvent plus assurer en l’état une prise en charge de qualité.
Agnès Buzyn semble les avoir entendus : la ministre de la Santé a dévoilé en septembre 2019 un plan de 12 mesures pour remédier à la crise et réformer les urgences, porté dans le cadre de Ma Santé 2022. Ce « Pacte de refondation des urgences » est prévu sur 3 ans et prévoit un budget de 754 millions d’euros. L’objectif chiffré : réduire de 43% le nombre de passages.
En Novembre 2019, face à un nouveau mouvement social de l’hôpital, l’État a annoncé augmenter ce budget à 1,5 milliard d’euros jusqu’en 2022.
… par l’organisation territoriale des soins
Parmi les mesures proposées dans le plan d’urgences, 5 concernent les professionnels de santé du premier recours :
- Mettre en place un Service d’Accès aux Soins dès mi-2020, disponible 24/24h, en ligne et par téléphone. Fini le 15 et le 116-117, bonjour le SAS ! Cette plateforme unique informera et orientera les patients en fonction de leurs besoins. Conseil, rendez-vous en moins d’un jour chez un médecin généraliste, téléconsultation, envoi d’une ambulance, orientation vers un service d’urgences… sont autant de solutions qui seront apportées aux patients par ce nouveau service. Cette plateforme serait pilotée, dans les territoires, par le SAMU et les CPTS.
- Renforcer l’offre de soins non programmés en cabinet, maison et centre de santé, grâce notamment aux Communautés Professionnelles Territoriales de Santé (CPTS). Les CPTS devront s’organiser pour assurer les soins non programmés. Notons que le gouvernement souhaite que le territoire français se dote de 1000 CPTS en 2022 – fin 2018 elles n’étaient que 200 en projet.
- Doter la médecine de ville d’outils adaptés. Le SAMU pourra solliciter un transport sanitaire pour conduire le patient à un rendez-vous en ville. Les examens de biologie seront en accès direct lors de consultations sans rendez-vous en soins de ville. Le tiers payant permettra aux patients de ne pas avancer les frais dans le cadre de la permanence des soins.
- Élargir les compétences des professionnels de santé non médecins. Quand les infirmiers pourront prendre en charge des pathologies simples et assurer le suivi des maladies chroniques, les kinésithérapeutes soigneront la traumatologie bénigne. Les pharmaciens, quant à eux, pourront renouveler ou adapter des ordonnances avec l’accord du médecin traitant.
- Augmenter le nombre de maisons médicales de garde, où les médecins libéraux assureront une permanence des soins. Objectif : 50 maisons médicales de garde supplémentaires en France.
Autant de mesures qui visent à réorganiser le parcours de soins du patient sur les territoires. Mais suffiront-elles à surmonter la crise et à répondre aux attentes des soignants et des établissements de santé ?
Comment orienter au mieux les patients dans les territoires : la solution Entr’Actes
La réforme du système de prise en charge des urgences met notamment l’accent sur la réorientation des patients vers la médecine de ville, en fonction de leurs besoins. En effet, les médecins et autres professionnels de santé de premier recours ont un rôle important à jouer dans le désengorgement des urgences.
Avec Entr’Actes, nous n’avons pas attendu ce plan pour favoriser la réorganisation territoriale des soins.
En sollicitant rapidement les professionnels de santé du territoire, on évite le recours par défaut au service des urgences pour des patients dont l’état de santé ne le nécessite pas.
En donnant la priorité à l’équipe de soins habituelle du patient, le patient reste à son domicile.
De plus, afin de désengorger les urgences, nous mettons en place le dispositif « Web_entr’Actes_IAO » dans certains établissements partenaires.
Via la plateforme Entr’Actes, après accord du patient et pour des motifs de consultation compatibles, l’infirmière d’orientation des urgences peut solliciter l’éventuel médecin traitant ou, à défaut, un médecin à proximité du patient. L’objectif est de proposer une alternative de prise en charge par la ville à un patient en attente aux urgences sans motif médical justifiable du plateau technique.
Si un médecin répond favorablement à la sollicitation, l’infirmière d’orientation invite le patient à se rendre au cabinet ou à retourner chez lui pour une visite à domicile.
La traçabilité du parcours patient est assurée par la plateforme Entr’Actes. L’infirmière d’orientation y trouve d’ailleurs les coordonnées du médecin et les horodatages de la prise en charge effective. Elle peut également transmettre au médecin des éléments déjà recueillis, telle qu’une biologie.
Aussi, pour limiter les passages multiples aux urgences pour un suivi de soins (pansement, sonde, etc.), Entr’Actes permet de réorienter les patients vers une prise en charge par des infirmiers de ville.
Ces deux fonctionnalités apportent donc un support aux services des urgences hospitalières, permettant de les décharger et de réduire la tension dans les salles d’attente.
Les mesures du « Plan de refondation des urgences » seront-elles suffisantes pour « redonner de l’oxygène aux soignants » et assurer une prise en charge de qualité ? Ou ce plan sera-t-il une énième tentative de réforme des urgences ? Encore faut-il également que les patients soient informés de cette réorganisation et aient connaissance du parcours de soins. En attendant de le savoir, chaque professionnel de santé peut participer à la réorganisation territoriale des soins pour éviter le recours systématique aux urgences. Rejoignez la plateforme Entr’Actes et sollicitez rapidement les autres professionnels de santé de votre territoire qui peuvent répondre aux besoins des patients.